J’ai découvert le magnifique album de Christina Puhar – et de l’ensemble Arpeggiata, avec les King Singers – intitulé Los Impossibles, publié fin 2006 par le label Naïve (voir le site). C. Puhar explore un répertoire inédit de musiques espagnoles et mexicaines du 17e s., ainsi que les Negrillos, chansons étranges, dans un sabir pseudo portugais censé être parlé par les esclaves noirs, découvertes dans un manuscrit du monastère de Coimbra au Portugal. L’improvisation et le mélange, le métissage des genres sont au fondement de son travail.
L’album est un vrai régal, d’autant que l’éditeur y joint un DVD enregistré en répétition: le plaisir de chanter et de jouer est tellement évident, tellement puissant, qu’on y participe pleinement. A voir !
PS Les amateurs de Monteverdi auront une attention toute particulière pour l’interprétation de l’Orfeo, par R.Alessandrini, publiée tout récemment par Naïve, dans un album-coffret qui est un objet précieux en lui-même.
Je ne suis pas surpris de l’admiration et de l’enthousiasme manifestés dans ce « coup de coeur », ayant eu moi-même le plaisir d’entendre l’Arpegiatta dans ce programme en juin dernier au festival de Saint-Michel en Thiérache. Ceux qui connaissent Christina Pluhar savent que, depuis longtemps déjà ( son album All’improviso de 2003 en est une autre preuve ) elle pratique le mélange des genres, abolissant la frontière entre la musique savante et la musique populaire, et toujours avec cette volonté d’explorer de nouveaux territoires, de nouvelles pratiques et le désir de communiquer des émotions. Tous les musiciens et chanteurs qui forment son ensemble partagent cette démarche et l’on est frappé par l’écoute mutuelle constante et sympathique -au sens premier du terme- qui émanent d’eux, sans parler du plaisir qu’ils éprouvent à jouer ces musiques, plaisir partagé par un public plus qu’enthousiaste.